La famille du chaâbi salue la générosité de l'artiste et son œuvre inestimable : «Rah El Ghali Rah...»

Publié par DK News le 03-09-2015, 22h30 | 101

La famille de la chanson châabi a salué la mémoire du maître du genre Boudjemaâ El Ankis,  disparu mercredi soir à l'âge de 88 ans, mettant en avant la modestie de l'artiste et son œuvre inestimable pour le patrimoine chaâbi.

Le chanteur Abderrahmane El Koubi a regretté la disparition d'un artiste «modeste» aux qualités humaines exceptionnelles, et qui a «beaucoup oeuvré» pour enrichir la chanson châabi et assurer une «relève et une continuité dans la musique algérienne».

Abderrahmane El Koubi, qui avait vu dans son jeune âge Boudjemâa El Ankis «animer des fêtes dans sa propre famille», a également salué la mémoire d'un artiste populaire, sociable et accessible qui a toujours été «un mentor» pour les jeunes interprètes sans «jamais accorder d'importance» à l'aspect financier ni au succès.

Pour sa part Abdelkader Chaou a rendu hommage à celui qui a, avec le poète Mahboub Bati, «ouvert la voie à la chansonnette et à une génération de grands interprètes» de la chanson châabi à l'instar d'Amar Ezzahi et El Hachemi Guerouabi.

Abdelkader  Bendamèche, président du Conseil national des arts et des lettres et spécialiste du châabi a évoqué «un artiste qui a inscrit son nom en lettres de noblesse dans l'histoire du châabi», à la fois dans la sauvegarde du patrimoine et dans l'ouverture sur la chansonnette, notamment avec «Chilet laâyani», une pièce maîtresse du châabi qu'il avait lui-même commandée en 1952 au parolier Hakim Grami.

Après l'indépendance, poursuit-il,  le répertoire du défunt prendra «une autre dimension» avec le parolier Mahboub Bati, puis encore avec Mohamed El Badji («Bahr Ettofane», «Essaâ El Akhira», etc.),  avant un «retour au patrimoine» du melhoun à la fin de sa vie.

Concernant son héritage, Bendamèche rappellera l'influence du défunt sur le maître Amar Ezzahi, considéré comme une «école du châabi». Dans une vidéo rare, Amar Ezzahi, accompagné du défunt, témoigne avoir animé sa première scène en 1963 «grâce à Boudjemaâ El Ankis qui lui avait confié sa mandole» souhaitant le voir à l'oeuvre dans une fête familiale.

Pour sa part, le poète et parolier Mohamed Kerba, qui a côtoyé le défunt pendant une vingtaine d'années, a salué la mémoire du premier «chantre» qui a répondu au besoin de la jeunesse «d'écouter de la musique algérienne» au lendemain de l'indépendance, en plus d'avoir «exprimé et sublimé les états d'âme et les sentiments» de toute une génération à travers son art.

Animateur d'une émission de radio dédiée au châabi et aux jeunes interprètes, Mohamed Kerba a mis en avant la grande générosité de celui qui n'a «jamais hésité à animer» des soirées pour les jeunes ou des fêtes familiales dans son quartier en plus d'avoir pris sous son aile ceux qui voulaient apprendre.

Dans un communiqué, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi,  a regretté la disparition d' «un des plus grands artistes algériens» qui a beaucoup «donné pour la musique algérienne et la chanson chaâbi» qu'il avait sublimée par son interprétation.

Auteur-compositeur et interprète de la chanson chaâbi, Boudjemâa Mohamed de son vrai nom, né le 17 juin 1927 à la Casbah d'Alger, s'était produit pour la première fois en public en 1942. Il avait côtoyé de grands noms de la musique algérienne de l'époque tels que Saïd El Meddah, Ahmed Serri, Hadj Mrizek et le «cardinal» El Hadj Mhamed El Anka.

Au lendemain de l'indépendance, l'artiste a été propulsé au-devant de la scène par le célèbre auteur Mahboub Bati, notamment avec des chansonnettes telles que «Ah Ya Ntya», «Rah El Ghali Rah» ou encore «Tchaourou Aalya». Laissant derrière lui un répertoire riche de plus de 300 chansonnettes, le défunt a été inhumé hier après-midi au cimetière d'El Kettar à Alger.

 

Le maître de la chanson chaâbi Boudjemaâ El Ankis n'est plus

Le maître de la chanson châabi, Bou-djemâa El Ankis, auteur, compositeur et interprète, est décédé mercredi en fin de soirée à l'hôpital Ain Nâadja, à Alger, des suites d'une maladie, à l'âge de 88 ans, a-t-on appris auprès de ses proches.

Né le 17 juin 1927 à la Casbah d'Alger, Boudjemâa Mohamed de son vrai nom, s'est produit pour la première fois en public à l'occasion d'un mariage en 1942 après avoir longtemps pratiqué la musique (la mandoline et la guitare) auprès d'artistes tels que Saïd El Meddah et Ahmed Serri qu'il avait côtoyés sur son lieu de travail à la cour d'Alger. Dans une troupe créée en 1945, Boudjemâa évolue entre le «cardinal», El Hadj Mhamed El Anka, et Hadj Mrizek, les deux monstres sacrés de la chanson chaâbi de l'époque, avant de commencer à travailler sur des arrangements personnels au début des années 1950, époque à laquelle le jeune chanteur commençait à s'intéresser à la chansonnette. Après une parenthèse de dix ans, Boudjemâa El Ankis, arrêté et torturé à deux reprises lors de la guerre de libération nationale, revient sur la scène musicale après sa sortie de prison avec «Djana El Intissar» évoquant les manifestations du 11 décembre 1961.

En 1963, au lendemain de l'indépendance, le célèbre auteur Mahboub Bati le propulse au-devant de la scène avec des chansonnettes tels que «Ah Ya Ntya», «Rah El Ghali Rah» ou encore «Tchaourou Aalya» qui lui confirmeront son titre d' «El Ankis», diminutif d'El Anka, et qui inspirera par la suite el Hachemi Guerouabi ou Amar Ezzahi. Il laisse derrière lui un répertoire riche de plus de 300 chansonnettes.

 

La cérémonie de recueillement sur la dépouille de Boudjemaâ El Ankis annulée sur demande de sa famille

La cérémonie de recueillement sur la dépouille de feu Boudjemaâ El Ankis, annoncée à 11H00 au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria (Alger), a été annulée «sur demande de la famille» du maître de la chanson chaâbi disparu mercredi soir à Alger à 88 ans, a indiqué hier le ministère de la Culture. La levée du corps se fera au domicile du défunt à Bordj El Kifan (est d'Alger), avant son inhumation au cimetière d'El Kettar en début d'après-midi, a précisé le ministère dans un communiqué.

 

Boudjemaâ El Ankis inhumé à Alger

Le maître de la chanson châabi Boudjemâa El Ankis, décédé mercredi soir à l'âge de 88 ans, a été inhumé jeudi en début d'après-midi au cimetière d'El Kettar à Alger en présence d'une foule nombreuse.

Le célèbre interprète de «Rah El Ghali Rah» a été enterré sobrement dans une ambiance empreinte de recueillement et d'émotion chez les nombreux anonymes venus assister à l'inhumation et présenter leurs condoléances aux trois fils du défunt.

Quelques chanteurs de chaâbi ont également assisté à l'enterrement dont Kamel Ferdjellah, élève de Hadj M'hamed El Anka, et Djilali Kebaïli, fils de Mohamed Brahimi (dit cheikh Kebaïli) qui avait contribué à lancer la carrière du défunt.

Auteur-compositeur et interprète de la chanson châabi, Boudjemâa Mohamed Arezki de son vrai nom, né le 17 juin 1927 à la Casbah d'Alger, s'était produit pour la première fois en public en 1942.

Il avait côtoyé de grands noms de la musique algérienne de l'époque tels que Saïd El Meddah, Ahmed Serri, Hadj Mrizek et le «cardinal» El Hadj Mhamed El Anka. Au lendemain de l'indépendance, l'artiste a été propulsé au-devant de la scène par le célèbre auteur Mahboub Bati, notamment avec des chansonnettes telles que «Ah Ya Ntya», «Rah El Ghali Rah» ou encore «Tchaourou Aalya». Il lègue à la musique populaire algérienne un répertoire riche de plus de 300 chansons ainsi que de nombreux enregistrements du melhoun.