Climat : Les vagues de chaleur se déplacent de moins en moins vite (étude)

Publié par DK NEWS le 30-03-2024, 15h51 | 4

Les vagues de chaleur ont de plus en plus  tendance à s’attarder au-dessus d’une même région, ce qui exacerbe leur  dangerosité, selon une nouvelle étude publiée vendredi, qui pointe du doigt  la responsabilité du changement climatique. 

Si de précédentes recherches se sont intéressées à la fréquence et  l’intensité des vagues de chaleur, peu se sont penchées jusqu’ici sur leur  propagation à la fois dans l’espace et le temps.

Or les vagues de chaleur, comme les tempêtes ou d’autres phénomènes météo,  se déplacent, a dit à des médias Wei Zhang, l’un des co-auteurs de l’étude,  publiée dans la revue Science Advances. Mais ces dernières décennies, les vagues de chaleur ont eu tendance à «se  déplacer de moins en moins vite», a-t-il expliqué. «Cela signifie qu’elles  peuvent rester dans une région plus longtemps», ce qui peut avoir «des  conséquences importantes pour la population».

Les chercheurs ont analysé les vagues de chaleur mondialement, sur une  période allant de 1979 à 2020, grâce à des modèles s’appuyant notamment sur  les observations de radars météo et de satellites. Leurs analyses ont montré que chaque décennie, la vitesse de déplacement  des vagues de chaleur avait diminué d’environ 8 km par jour. Ils ont également observé que la durée moyenne des canicules était passée  d’environ 8 jours au début des années 1980, à 12 jours à la fin de la  période étudiée.

Leur étude a également montré que les vagues de chaleur se déplaçaient  plus loin qu’avant, et confirmé l’augmentation de la fréquence de tels  événements. Les chercheurs ont ensuite examiné le rôle du changement climatique dans  ces changements. Pour cela, ils ont utilisé des modèles climatiques pour  simuler deux scénarios - avec et sans émissions de gaz à effet de serre -  et les ont comparé avec le comportement réel des vagues de chaleur. «Il est assez clair pour nous que le facteur dominant ici pour expliquer  cette tendance est anthropique», soit «les gaz à effet de serre» issus des  activités humaines, a dit Wei Zhang, de l’Université d’Etat de l’Utah.

Il s’est dit inquiet notamment pour les villes où s’installent ces vagues  de chaleur, qui peuvent manquer de verdure ou de lieux plus frais pour les  populations défavorisées, n’étant par exemple pas équipées de  climatisation.

«Des vagues de chaleur vo ageant plus loin et se déplaçant moins vite  auront des conséquences plus dévastatrices sur la nature et la société à  l’avenir si les gaz a effet de serre continuent à augmenter», conclut  l’étude.