Histoire

La maisonnette du congres de la Soummam, un refuge mythique et poignant

Publié par DK NEWS le 19-08-2022, 16h10 | 11
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La maisonnette qui, en août 1956, a abrité le congrès historique de la Soummam et réuni sous son toit six héros de la Révolution à Ifri-Ouzellaguen, à 50 Km à l'ouest de la ville de Bejaia, résiste encore aux aléas du temps et participe encore à la transmission de la Mémoire. Y entrer, c’est se laisser submerger par une formidable émotion, celle de l’épopée de la guerre de libération et ses souvenirs avec ses peines, ses tragédies, mais aussi ses joies et ses jubilations, nées de la sensation du devoir accompli et de l’indépendance recouvrée. "On ne devrait pas se retrouver là. C’est presque un lieu saint. C’est impressionnant et c’est très poignant", commentera Lamri, étudiant à l’université de Sétif, et qui visiblement, autant du reste que ses camarades d’excursion, en est ressortie la gorge nouée.

"Il y a les statues à hauteur d’hommes des six héros du congrès, dont la simple vue remue et, puis une fois dans la maisonnette, c’est carrément le bouleversement, en pensant que Zighoud, Krim, Abane, Bentobal, Ben M’hidi, Ouamrane, l’âme et l’incarnation des lieux, étaient là il y a 66 ans pour tracer la voie vers l’indépendance nationale", a-t-il ajouté, montrant les signes de son émotion et la chair de poule qui l’envahissait. Perchée en haut d’un promontoire montagneux, lui-même entouré par d’autres montagnes plus élevées et qui culminent à près de 1.000 mètres d’Altitude, la maisonnette n’a rien de singulier et est une copie conforme de l’architecture traditionnelle Kabyle, étant construite de pierres, de terre glaise et de bouse de vache mélangée à des feuillages.

La demeure renseigne, tout de go, sur la frugalité de ses occupants, la famille Bahous, notamment les deux frères, Mohand Amokrane, mort au champ d’honneur, et Mohand Améziane, moudjahid, mort après l’indépendance. De forme allongée, elle se compose de deux chambres d’une dizaine de mètres chacune, recouvertes d’un plafond en bois et surmontées d’un toit en tuile. Leur intérieur est identique, se caractérisant par des murs nus, recouvert d’une couche de ciment introduite, de constitution récente, et auréolé d’une espèce de niche latérale pouvant faire œuvre soit de bibliothèque, soit d’étagère de rangement pour les aliments.

Du reste, au-delà de la modestie des lieux, la question que d’aucuns se posent concerne leur espace étriqué, apparemment inadapté pour accueillir les six hôtes de rang qui y ont sié gé et les cinq secrétaires qui constituaient l’administration du congrès qui sont l’Hadi Ouguergouz, Tahar Amirouchene, Hocine Salhi, Rachid Adjaoud et Abdelhafid Amokrane. Mais qu’a cela ne tienne. Les congressistes n’en avaient cure de leur confort, s’étant réunis dans cette montagne élevée pour prendre de la hauteur et tracer de nouvelles perspective pour la Révolution.

Dans le contexte du moment, seule la sécurité des lieux et des présents comptait. La maisonnette qui n’était pas connu de l’ennemi, offrait toutes les garanties pour cela, notamment la possibilité de se disperser discrètement dans la nature, faite de forêts et de collines, l’altitude des lieux, très haute, rendant une attaque motorisée peu probable, et la confiance placée en les riverains, notamment leur discrétion et leur engagement envers la Révolution.

En plus de ces atouts intrinsèques, le colonel Amirouche, chef du poste de commandement de l'Akfadou à l'époque, avait pris la peine de mobiliser, tout autour, pas moins de 3.000 moudjahid, dédiés exclusivement à la surveillance et à la sécurisation des lieux. Il faut dire qu’avant le congrès, la maisonnette faisait office de refuge pour les moudjahidine qui y transitaient, qui pour se reposer et se ravitailler, qui pour se soigner, ou tout bonnement changer de vêtement,  d’où le choix réfléchi d’organiser le congrès dans cet endroit

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