Une vaste campagne de vaccination antirabique sera lancée dans les jours à venir à Tizi-Ouzou, a annoncé mardi l’inspectrice vétérinaire à la direction des services vétérinaires du ministère de l’Agriculture et du Développement rurale, chargée de la mise en place de la stratégie nationale de lutte contre la rage, Leila Ramdani.
Lors d'une rencontre organisée à l’Institut de technologie moyen agricole spécialisé (ITMAS) de Boukhalfa par l’inspection vétérinaire de la Direction des services agricoles (DSA) de Tizi-Ouzou, Dr. Ramdani a expliqué les dispositions pratiques à mettre en place en prévision du lancement de cette campagne de vaccination massive touchant les animaux. "Le Plan national de lutte contre la rage, implique plusieurs intervenants dont les présidents des Assemblées populaires communales (P/APC) qui doivent veiller, au niveau urbain, à l’obligation du port de muselière et laisses pour la circulation des chiens à propriétaires, à faire respecter le caractère obligatoire de la vaccination antirabique et assurer une meilleure gestion des ordures ménagères. En milieu rurale, les présidents d ’APC procéderont à l’organisation et à la mise en œuvre de la vaccination massive des chiens, en particulier ceux errants, par la désignation, au niveau du chef-lieu de la commune, d’un poste fixe de vaccination et la mise en place d’équipes mobiles de vaccination au niveau des villages.
D'autres organismes dont la DSA, la Direction de la santé et de la population (DSP), la Conservation de forêts, les services de sécurité, entre autres, seront mis à contribution dans le cadre de cette opération, a-t-elle précisé.
Pour les besoins de cette campagne qui touchera l'ensemble du territoire national et visant à vacciner 70% de la population canine, l'Algérie a reçu un don de 500 000 doses de vaccins antirabiques ainsi que des colliers à chiens, offerts par le laboratoire pharmaceutique allemand Boehringer Inglheim, a signalé Dr. Ramdani.
Selon cette responsable, l’objectif de la nouvelle stratégie nationale de lutte contre cette maladie est "l’élimination de la rage humaine d'ici à 2030 et la diminution de la rage animale", soulignant que "l’incidence économique de la prise en charge sanitaire de cette zoonose, est assez importante".
A ce titre, Dr Sadjia Chekroun de la DSP de Tizi-Ouzou, qui a présenté une communication sur l'épidémiologie de la rage au niveau de cette wilaya, retenue comme ré gion pilote pour le lancement de ce programme de vaccination massive, a indiqué que la prise en charge d’un cas de morsure est estimée à 8000 DA. Avec cette moyenne de 8000 DA/cas, un coût de 51 832 000 DA a été dépensé durant l’année 2020, pour la prise en charge des 6 479 cas de morsures au niveau local.
Le chef de service prévention au niveau de la DSP de Tizi Ouzou, Idir Oulamara, a noté que le nombre d'individus mordus par des animaux, affiche une courbe ascendante ces dernières années, pour se situer autour des 6000 cas/ans. Un pic a été enregistré en 2019 avec 7547 mordus, alors qu’une légère baisse a été signalée en 2020 avec 6479 cas, baisse induite par les mesures de confinement pour la prévention contre la Covid-19, a-t-on expliqué.