Selon cette enquête menée auprès de 1.000 Sino-Australiens par le Lowy Institute, un centre de réflexion australien, 37% des Sino-Australiens ressentent avoir reçu un traitement différencié ou moins favorable en raison de leurs origines.
18% déclarent avoir été physiquement menacés ou agressés en raison de leurs origines ethniques durant les douze mois achevés en décembre dernier.
Deux tiers pensent que la pandémie a été un facteur d'explication et 52% citent les tensions diplomatiques, alors que les relations entre la Chine et l'Australie sont actuellement au plus bas depuis des décennies.
67% des Sino-Australiens interrogés soutiendraient des sanctions ciblées contre "des responsables chinois liés à des violations des droits de l'homme". Une forte majorité ont un sens de l'appartenance fort à modéré envers l'Australie, la plupart estimant que leur propre culture était acceptée.
Moins d'un tiers qualifient toutefois d'équitable et équilibré le traitement médiatique de la Chine en Australie.
L'étude fait écho à des enquêtes similaires conduites aux Etats-Unis où la campagne anti-discriminations Stop AAPI Hate a dénoncé une "vague" de violences racistes envers les Asiatiques avec 2.808 cas signalés l'an dernier. Des images vidéo montrant un homme âgé violemment poussé à terre dans le quartier chinois d'Oakland sur la côte Ouest des Etats-Unis avaient fait le tour du monde. Les tensions ont grimpé l'an dernier entre Canberra et Pékin. La Chine a déconseillé en juin à ses citoyens de se rendre en Australie en les avertissant des risques de violences et discriminations. Le ministre du Commerce de l'époque, Simon Birmingham, avait reconnu l'existence d'incidents à caractère raciste, ajoutant toutefois que "l'idée selon laquelle l'Australie ne serait pas une destination sûre pour les visiteurs ne tient pas la route".
Pékin avait très mal pris en avril dernier la suggestion de Canberra d'ouvrir une enquête internationale sur la gestion par la Chine de l'apparition du Covid-19. La Chine a décidé toute une série de mesures de rétorsion économique à l'encontre de plus d'une dizaine de produits australiens, notamment l'orge, le boeuf, l e vin et le charbon. L'Australie, dont la Chine est le principal partenaire commercial, a pour sa part fait capoter au moins deux importants rachats d'entreprises par des firmes chinoises en invoquant des inquiétudes pour la sécurité nationale.
