Santé

Douleur : Comment la dompter avec les méthodes douces ?

Publié par Dknews le 21-10-2020, 19h31 | 28
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La douleur est le premier motif de consultation chez le médecin généraliste. Heureusement, au-delà des antalgiques, il y a d'autres solutions (plus naturelles) pour la soulager.

Aïe ! Le couteau a dérapé, voilà votre index entaillé. La douleur aiguë qui accompagne cet incident s'évapore rapidement. "On parle de douleur chronique quand le mal dure plus de trois mois malgré les traitements", explique le Pr Alain Serrie, chef du service de médecine de la douleur, à l'hôpital Lariboisière (Paris) et coordinateur du livre Médecine de la douleur pour le praticien (éd. Elsevier-Masson).

 

LA DOULEUR TOUCHE 1 PERSONNE SUR 3

En France, cette douleur chronique empoisonne la vie d'un adulte sur trois. Qu'elle vienne de migraines à répétition, d'une lombalgie tenace, de douleurs postopératoires, de rhumatismes inflammatoires ou de bien d'autres causes, cette compagne est toujours indésirable.

Fulgurante, épisodique ou continue, désagréable, inquiétante, envahissante ou insupportable, la douleur est multiple. Elle est dite "inflammatoire" quand elle est provoquée par une lésion des tissus, suite à une infection ou des douleurs articulaires (comme la polyarthrite rhumatoïde). Elle est dite "neuropathique" lorsque le système nerveux - nerfs, cerveau, moelle épinière -est endommagé (par exemple, après une opération chirurgicale, à cause d'un zona ou d'une sclérose en plaques).

Dans certains cas, comme la fibromyalgie, aucune lésion, ni inflammatoire ni neurologique, n'est identifiée : on parle alors de douleurs "dysfonctionnelles".

 

LES MÉDICAMENTS, CE N'EST PAS AUTOMATIQUE

On l'a longtemps considérée comme inéluctable. Il fallait "faire avec". Mais aujourd'hui, la douleur est enfin prise au sérieux par le monde médical. Pour la calmer, paracétamol, aspirine, morphine, voire antidépresseurs et antiépileptiques : l'armoire à pharmacie est bien pleine.

Mais si les médicaments sont souvent essentiels, ils échouent parfois à remplir leur mission. Sans compter leurs effets secondaires, encore plus à long terme. "Dans les centres antidouleur, nous recevons des patients en échec. Ils ont essayé plein de choses différentes, rien n 'a fonctionné", note le Pr Serrie.

"Après avoir vérifié ce qu'ils prennent, à quel moment... nous leur proposons de nouvelles pistes". Au-delà des médicaments, des méthodes douces ont prouvé leur efficacité. "Elles permettent parfois de prendre moins de comprimés, donc d'avoir moins d'effets secondaires."

Surtout, elles offrent souvent aux patients en détresse une qualité de vie qu'ils n'espéraient plus. Zoom sur les méthodes douces pour soigner la douleur.

 

1/9 - La douleur, à quoi ça sert ?

C'est notre garde du corps. En effet, si elle détecte un danger, elle sonne l'alarme, pour nous permettre de réagir rapidement et de nous protéger. C'est elle, par exemple, qui nous fait retirer la main posée accidentellement sur la plaque brûlante. Concrètement, l'information remonte des terminaisons nerveuses jusqu'à la moelle épinière, qui déclenche une réaction réflexe en faisant retirer la main. Puis le message est transmis au cerveau, et c'est à ce moment-là seulement que nous avons mal.

 

2/9 - Peut-on être totalement insensible à la douleur ?

C'est possible :  il s'agit d'une maladie génétique, l'analgésie congénitale. C'est très rare et très dangereux : les personnes concernées peuvent se fracturer une jambe ou se brûler gravement une main sans même s'en rendre compte.

 

3/9 - L'hypnose, pour éviter l'anesthésie

L'hypnose s'est fait une place au bloc opératoire dans de nombreux hôpitaux français. Elle y remplace l'anesthésie générale en complément d'une anesthésie locale. De quoi garantir un réveil plus agréable après l'opération, et moins de douleur. L'hypnose est aussi très utilisée pour accompagner des soins douloureux, par exemple lors d'un cancer, ou pour changer les pansements des grands brûlés. Cet état de conscience modifié vise à dévier l'attention du patient. Le corps est ici, l'esprit ailleurs. En l'aidant à se projeter dans un endroit agréable, le thérapeute lui apprend à puiser dans ses propres ressources... Les femmes et les hommes souffrant de douleurs chroniques sont aussi incités à apprendre les bases de l'autohypnose, pour pouvoir s'apaiser à la maison.En savoir plus

 

4/9 - La réflexologie, pour soulager les organes

Sur la plante des pieds se dessine une carte miniature de nos organes, miroir du corps. Dans nos pieds, 26 os, 20 muscles, 107 ligaments, 16 articulations, et 7200 terminaisons nerveuses. En stimulant des points précis, le thérapeute agit à distance sur des organes. Cette technique, héritée de la médecine chinoise, est efficace pour soulager des douleurs chroniques, digestives, dorsales... On l'utilise également dans certains hôpitaux, notamment contre les douleurs liées aux cancers. Avant de confier nos pieds à un thérapeute, une précaution : vérifier qu'il s'est formé dans une école reconnue par la Fédération française des réflexologues. Pour des résultats durables, comptez trois à cinq séances (environ 45 minutes de massage), et jusqu'à huit pour des douleurs anciennes.En savoir plus

 

5/9 - La stimulation électrique médullaire

Les douleurs neuropathiques sont souvent très résistantes aux traitements conventionnels. Pour les personnes qui en souffrent, un simple effleurement peut suffire à déclencher une douleur de type décharge électrique ou coup de poignard. Le soulagement peut venir de cette technique. Des électrodes sont posées, lors d'une intervention chirurgicale, le long de la moelle épinière, et reliées à un stimulateur, lui-même implanté sous la peau du patient au niveau de l'abdomen. Le patient va pouvoir déclencher des stimulations quand la douleur augmente, grâce à une télécommande externe. En envoyant de mini-impulsions électriques au niveau de la moelle épinière, cet appareil détourne l'attention du cerveau vers des sensations moins désagréables. C'est comme lorsque vous vous cognez contre un meuble, et que vous massez la zone douloureuse : cette stimulation va masquer la douleur principale.

 

6/9 - Le mouvement, antidouleur naturel

Les personnes souffrant de douleurs chroniques ont souvent tendance à bouger le moins possible, par peur d'avoir plus mal. Grave erreur. L'activité physique peut réellement diminuer les douleurs. Des chercheurs australiens ont montré que le sport - à raison de 3 séances de 30 minutes par semaine - augmentait la résistance à la douleur. Le sport, en libérant des endorphines, permet de se sentir mieux, et donc d'avoir moins mal. Avant de sortir les baskets du placard, quelques conseils : commencer doucement, et augmenter peu à peu l'intensité. Bouger, c'est courir, nager, pédaler... C'est aussi faire le ménage, bricoler, jardiner... L'important est de choisir une activité que vous aimez, secret pour tenir sur la durée.

 

7/9 - Les aimants, pour stimuler la fabrication d'endorphines

Les aimants sont une force physique. Elle ne se voit pas, mais se ressent, assure le Dr Jean-François Marc, rhumatologue et médecin du sport. De fait, de plus en plus de sportifs osent la magnétothérapie. À les entendre, la technique effacerait leurs douleurs, offrant ainsi une meilleure récupération. Les aimants, placés par paire de part et d'autre de la zone douloureuse, produisent un très faible courant électrique. C'est le principe de l'induction magnétique. Le cerveau repère ce signal "agresseur", le géolocalise et, en réponse, fabrique des endorphines, son propre antidouleur, qu'il dirige vers cette zone. Les séances sont indolores. La magnétothérapie est particulièrement recommandée pour les torticolis, tendinites, arthroses... La seule contre-indication concerne les porteurs de pacemaker.

 

8/9 - La neurostimulation transcutanée, pour contrer les douleurs neuropathiques

Nom de code : TENS. Les centres antidouleur, qui sont nombreux à la proposer, ne parlent que de ça. Le principe : des électrodes autocollantes appliquées sur la peau, sur la zone douloureuse (genou, cervicales, lombaires... ), et reliées à un petit boîtier. Ces électrodes délivrent de faibles impulsions électriques. Le patient ressent des fourmillements, rien de plus.

Les informations nerveuses provoquées par cette machine "court-circuitent" les messages douloureux au niveau de la moelle épinière, les empêchant d'atteindre le cerveau.

On l'utilise notamment pour soulager certaines douleurs neuropathiques, ou musculo-squelettiques. A la maison, la prescription est généralement de 3 à 4 séances par jour, de 15 à 60 mn maximum.

 

9/9 - Le cannabis thérapeutique

L'expérimentation du cannabis à usage médical vient d'être lancée. L'idée n'est pas de prouver l'efficacité de cette plante pour estomper la douleur, mais de préparer la généralisation de ce traitement : composition, dosage, circuit de production...

L'expérimentation sera menée dans des centres hospitaliers, pendant au moins 6 mois, auprès de 3000 patients souffrant de douleurs neuropathiques, d'effets secondaires de chimiothérapie ou de sclérose en plaques. Le cannabis ne sera pas fumé, mais consommé sous forme d'huile ou de fleurs séchées.En savoir plus

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