France 68 associations appellent à manifester à Calais pour les droits des migrants

Publié par DK NEWS le 26-09-2020, 17h45 | 5

Plusieurs dizaines d'associations ont appelé à manifester samedi pour les "droits des personne exilées" à Calais (nord) alors qu'un arrêté y interdisant la distribution de nourriture aux migrants a été maintenu par la justice française en début de semaine, rapportent des médias.
Cette mobilisation à l'initiative de 68 associations intervient car "de Briançon (près de la frontière italienne) à Calais, on empêche les acteurs de solidarité de travailler, de s'exprimer", a alerté lors d'une conférence de presse Nina Marx, du Comité catholique contre la faim et pour le développement-Terre Solidaire.
La semaine dernière, le nouveau maire de Briançon, commune proche de la frontière franco-italienne, a exigé la fermeture d'un hébergement d'urgence, tandis qu'un arrêté de la préfecture interdisant la distribution de nourriture aux migrants à Calais a été maintenu par la justice, mardi.
Les ONG dont 13 avaient déposé un recours contre l'arrêté préfectoral ont regretté vendredi une "marche arrière" de la justice, sous couvert de mesures sanitaires. 
Calais est un point de passage privilégié des migrants qui se regroupent dans cette ville pour tenter de rejoindre clandestinement l'Angleterre. "On a le sentiment que les décisions obtenues ne font pas jurisprudence", a déploré Patrick Henrio, du Groupe d'information et de soutien des immigrés, soulignant "l'extraordinaire épuisement" des militants qui ont dû "se substituer aux services de l'Etat" à Calais. Il a aussi a fustigé la politique du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, "contraire aux droits fondamentaux: dormir, se nourrir, se laver", évoquant notamment les expulsions de camps et le manque d'eau. De son côté, la Défenseure des droits Claire Hédon a dénoncé jeudi les conditions de vie "dégradantes et inhumaines" des migrants à Calais. Après une visite de deux jours sur place, Mme Hédon a déploré "la volonté d'invisibiliser les exilés à Calais", où environ 1.200 à 1.500 migrants désireux de rallier la Grande-Bretagne, dont des femmes et des nourrissons, "dorment à même le sol, cachés sous des buissons, quelles que soient les conditions climatiques". Elle a aussi appelé "les pouvoirs publics à ne pas s'obstiner dans ce qui s'apparente à un déni d'existence des exilés qui, présents sur notre territoire, doivent être traités dignement, conformément au droit et aux engagements internationaux qui lient la France". (APS)