Colombie 2 policiers inculpés pour "torture et homicide aggravé" suite à une arrestation brutale

Publié par DK NEWS le 19-09-2020, 17h23 | 6

Deux policiers soupçonnés d'avoir brutalement arrêté un homme, dont le décès quelques heures plus tard a déclenché trois jours d'émeutes en Colombie, ont été inculpés pour "torture et homicide aggravé", a annoncé vendredi le bureau du procureur colombien.
Selon le procureur Francisco Barbosa, les deux policiers ont été arrêtés et une demande de mise sous écrou va être formulée.
Cinq autres policiers font également l'objet d'une enquête.
Les causes de la mort de ce père de deux enfants de 11 et 15 ans, survenue le 9 septembre à l'hôpital où il a été admis après avoir été emmené dans un poste de police, ne sont toujours pas officiellement connues.
La défense de la famille accuse la police de l'avoir "massacré" en le rouant de coups.
La diffusion d'une vidéo de l'arrestation de Javier Ordonñez, 43 ans, avait entraîné la semaine dernière plusieurs jours de manifestations contre les violences policières qui se sont soldées par la mort de 12 personnes, majoritairement des jeunes mortellement blessés par arme à feu.
Elle montrait deux motards casqués de la police colombienne ad ministrant à l'homme au sol plusieurs longues décharges avec leurs pistolets à impulsions électriques.
"S'il vous plaît, arrêtez", entend-on répéter à plusieurs reprises cet ingénieur qui achevait des études de droit.
Dans un premier temps, la police a déclaré que les agents avaient été dépêchés après un désordre causé par des "personnes alcoolisées" et que Javier Ordoñnez a essayé "de frapper les policiers" avant d'être plaqué au sol.
Le ministre de la Défense, qui supervise la police dans ce pays marqué par un long conflit armé, avait ensuite demandé "pardon" pour "toute violation de la loi ou ignorance des règlements" de la part de policiers.
Selon les autorités, 258 civils ont été blessés lors des heurts qui ont éclaté à Bogota, mais aussi à Medellin (nord-ouest) ou Cali (sud-ouest).
Quelque 315 policiers ont également été blessés et 95 postes de police vandalisés.
La maire de Bogota, Claudia Lopez, a dénoncé le recours "à un usage disproportionné de la force" de la part des policiers avec "leurs armes de service".
La police a indiqué que 58 d'entre eux font l'objet d'une enquête, soupçonnés d'avoir tiré sur des manifestants.