
Le Royaume-Uni a dépassé vendredi le seuil des 40.000 décès de personnes testées positives au nouveau coronavirus, qui selon une étude accélère légèrement sa propagation, un constat inquiétant au moment où le pays tente un progressif déconfinement.
A la date de jeudi 16H00 GMT, 40.261 morts de personnes testées positives à la maladie avaient été enregistrées, une augmentation de 357 en 24 heures, pour 283.311 contaminations officiellement recensées, a indiqué le ministère de la Santé. C'est le deuxième plus lourd bilan au monde, après les Etats-Unis. Mais le pays présente, selon plusieurs études comparatives, la surmortalité la plus élevée au monde rapportée à sa population.
Le bilan total de la maladie est en réalité plus lourd que ces chiffres limités aux tests positifs: les services de statistiques britanniques (ONS) avaient déjà recensé à début juin plus de 48.000 décès dont la maladie Covid-19 était la cause suspectée. Selon une étude de l'ONS publiée vendredi, la propagation du virus a baissé d'un tiers pendant la dernière semaine de mai avec plus de 5.500 contaminations par jour esti mées en Angleterre. Mais des signes récents font craindre une recrudescence au moment du déconfinement.
Une étude menée par les autorités de santé anglaises (PHE England) et des chercheurs de l'université de Cambridge a montré que les taux de transmission du Covid-19 (R) grimpaient dans toutes les régions anglaises, une nouvelle inquiétante alors que le gouvernement espère assouplir davantage les mesures de confinement prises fin mars. "Nos estimations montrent que les taux de transmission (R) ont augmenté bien qu'ils restent inférieurs à 1 pour la majeure partie de l'Angleterre, c'est prévisible au moment où nous sortons progressivement du confinement", a déclaré dans un communiqué, la directrice médicale de la santé publique en Angleterre, Yvonne Doyle. Le Royaume-Uni a rouvert certaines classes de maternelle et de primaire cette semaine et prévoit la réouverture des magasins "non essentiels", vendant livres, vêtements ou jouets, le 15 juin.
Pour éviter l'importation de nouveaux cas de l'étranger, le pays va appliquer à partir de lundi une quarantaine pour les passagers arrivant de l'étranger.
L'ONS estime qu'une personne sur 1.000 en Angleterre a été contaminée par le virus dans la deuxième quinzaine de mai, dont moins du tiers (29%) ont ressenti les symptômes.
France L'épidémie de Covid-19 sous contrôle
L'épidémie de Covid-19 est actuellement "contrôlée" en France, a déclaré vendredi le président du Conseil scientifique, le professeur Jean-François Delfraissy. "Le virus continue à circuler, en particulier dans certaines régions (...) mais il circule à une petite vitesse. Là où on avait à peu près plusieurs dizaines de milliers de cas, autour de 80.000 nouveaux cas par jour début mars avant le confinement, on estime qu'on est maintenant autour de 1.000 cas à peu près", a-t-il expliqué sur la radio France Inter. "Ca montre bien qu'il y a une réduction importante. Et puis surtout, on a tous les outils pour dépister ces nouveaux cas. On a les tests, on a tout un système ensuite d'isolement et de contact des contacts, qui permet d'éviter évidemment l'extension", a ajouté le Pr Delfraissy, spécialiste d'immunologie.
Le conseil scientifique, chargé de guider les pouvoirs publics dans la gestion de la crise liée au Covid-19, a publié jeudi un nouvel avis recommandant de se préparer à "quatre scénarios probables" pour les mois à venir, allant d'une "épidémie sous contrôle" à une "dégradation critique". "Nous pensons que c'est le scénario numé ro un, c'est-à-dire un contrôle de l'épidémie, qui est le plus probable. C'est lié à la fois aux conséquences du confinement, c'est lié au fait que ce virus est peut-être sensible à une certaine forme de température", a indiqué M. Delfraissy. Le nombre de patients en réanimation en France continue de baisser quotidiennement, avec un peu plus de 1.000 patients dans un état grave contre plus de 7.000 il y a deux mois. 29.065 personnes sont mortes de la maladie en France, depuis le début de l'épidémie.