Santé

Plan national de lutte contre le cancer Le rapport proposera une feuille de route sur la stratégie d'avenir

Publié par DK NEWS le 28-01-2020, 17h09 | 5
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Dans un entretien à l'APS à la veille de la Journée internationale de  lutte contre le cancer (4 février), le Pr.
Zitouni a précisé l'évaluation  du Plan national de lutte contre le cancer a commencé depuis octobre 2019  et le travail se poursuivra jusqu'à l'élaboration du rapport final, qui  soulignera les aspects positifs à renforcer et les lacunes à traiter dans  le cadre de la stratégie que mettront en place les pouvoirs publics pour  les années à venir.
 Cette évaluation donnera lieu à des propositions sur la feuille de route  que devront mettre en place les pouvoirs publics pour la stratégie des dix  prochaines années en fonction de l'évolution de la société algérienne et  des progrès enregistrés au niveau mondial, a précisé le Pr Zitouni ajoutant  que cette stratégie vise à hisser l'Algérie au rang des pays développés sur  la base des résultats positifs enregistrés sur le terrain, notamment en  matière d'amélioration de la prise en charge du malade.
Concernant les points négatifs relevés, le Coordonnateur du Plan national  de lutte contre le cancer a cité notamment le manque de coordination entre  les différents intervenants et la bureaucratie, qui est une véritable  entrave à la concrétisation de la plupart des décisions prises en faveur du  malade. Le rapport qui reprend les axes du Plan met en avant essentiellement  l'importance de la prévention, qui est un axe fondamental, a-t-il ajouté  soulignant, dans ce sens, que le tabagisme figure en tête des facteurs de  risque.
A ce propos, il a rappelé la mise en place du plan national de lutte  contre le tabagisme et l'installation d'une Commission multidisciplinaire  en vue d'intensifier les efforts pour juguler ce phénomène, notamment dans  les lieux publics. C'est dan le cadre de cet axe que s'inscrivait le travail des experts en  coordination avec les ministères de la Santé, de l'Environnement et de  l'Industrie pour lutter contre certains facteurs à l'origine de cancers  professionnels, comme les pesticides et les engrais, et le désamiantage des  constructions des années 80.
Pour ce qui est du dépistage précoce des cancers les plus répandus en  Algérie, deuxième axe du Plan anti-cancer, il a été procédé à la mise en  place d'un staff multidisciplinaire et d'une feuille de route pour le  dépistage précoce du cancer de sein dans cinq zones pilotes et du cancer  colorectal en ciblant d'autres zones, outre les efforts de la Caisse  nationale des assurance sociales (CNAS) dans ce domaine. Pour ce qui est des difficultés rencontrées dans l'application de ce Plan,  le Pr. Zitouni a relevé le déficit en Laboratoires d'anapath, rappelant que  les pouvoirs publics oeuvrent depuis le lancement du Plan à l'augmentation  du nombre de ces laboratoires pour atteindre un Laboratoire référentiel par  wilaya et à l'élargissement de cette discipline à la recherche de  l'historique du malade et à la détection des marqueurs biologiques.
Evoquant le troisième axe relatif au traitement dans ses trois phases  (chirurgie, chimiothérapie et la radiothérapie), le Pr. Zitouni a expliqué  que pour le premier aspect, les choses se passent bien en ce que les  chirurgiens prennent en charge toutes les tumeurs opérables et les experts  s'attèlent au renforcement des spécialités chirurgicales.
 Quant à la chimiothérapie, complémentaire à la radiothérapie et à la  chirurgie, M. Zitouni a mis en avant l'éfficacité de la thérapie ciblée,  introduite dans les année 2000, qui en dépit de son coût élevé, a des  effets secondaires sur le coeur et les artères, d'où son refus par certains  patients.
Evoquant un «gaspillage dans la chimiothérapie en raison de la mauvaise  utilisation», il a déploré que ce protocole soit confié à des paramédicaux  au lieu de pharmaciens et de spécialistes en oncologie. Concernant la radiothérapie et en dépit de l'augmentation du nombre de  centres de 8 à 20 centres publics et privés, le problème soulevé, a fait  savoir le Coordonnateur du Plan national de lutte contre le cancer «réside  dans le manque de spécialistes dans la manipulation de ces équipements  technologiques modernes». «La moindre faille peut conduire à l'échec de la  thérapie et à des risques plus graves que le cancer en lui même», a-t-il  précisé. Quant à la couverture des régions du Sud, le Pr. Zitouni a estimé «non  rationnelle», la répartition actuelle des centres de radiothérapie,  suggérant dans ce cadre le renforcement des moyens de transport aérien pour  faciliter le transfert des patients au niveau de ces zones très vastes.
Par ailleurs, le Pr. Zitouni a regretté le non remboursement par la  sécurité sociale des séances de radiothérapie effectuées par les malades  auprès du privé, assurant que cette prise en charge n'est pas plus élevée  que celle de l'insuffisance rénale ou de la chirurgie cardiovasculaire,  selon les experts.
Déplorant, en outre, le «manque» en matière de formation médicale, en  général et oncologique, en particulier il a préconisé la création d'une  spécialité au sein du groupe de travail crée dans le cadre du Plan national  de lutte contre le cancer.
S'agissant du Fonds national de lutte contre le cancer, le Pr. Zitouni a  critiqué la bureaucratie à l'origine de l'exploitation de 20% seulement de  ses ressources, qui s'élevaient à 38 Mds DA en 2018.  Ce Fonds est financé par l'impôt institué par la Loi de Finances de chaque  année sur le tabac, l'alcool et les boissons gazeuses sucrées.

 

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