Santé

Bigorexie Quand le sport devient une addiction

Publié par DK NEWS le 22-01-2020, 14h56 | 13
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Une addiction comme une autre
Pas un jour ne passe sans que vous enfiliez vos baskets pour aller courir ou transpirer à la salle de sport. Les jours où vous n'y allez pas, vous ressentez un manque. Méfiez-vous, peut-être êtes-vous une bigorexique qui s'ignore... La bigorexie, c'est le nom savant donné à l'addiction au sport. Une pathologie aussi grave que les autres addictions (sexe, jeu vidéo, argent). Elle a été conceptualisée dans les années 1990 par le Dr Aviel Goodman, psychiatre américain, qui la décrit comme «un besoin irrépressible et compulsif de pratiquer régulièrement et intensivement une ou plusieurs activités physiques et sportives, et ce malgré des conséquences négatives à long terme sur la santé physique, psychologique et sociale».

Du sport malgré la douleur
Il n'y a pas de profil type du bigorexique. Il peut toucher les sportifs de haut niveau comme les amateurs, hommes et femmes. C'est toutefois plus dans le running et dans les salles de sport que l'on compte le plus d'accros. «Dans les sports d'endurance ou dans la musculation par exemple, on court après les sensations fortes, on cherche à se surpasser dans l'exercice physique», explique le Dr Laurent Karila, psychiatre et spécialiste des addictions. Cette addiction induit un comportement, «une perte de contrôle», «une perte de temps» qui poussent à continuer à faire toujours plus de sport, coûte que coûte : «Dans le cas du running, on a besoin de courir toujours plus. On court quand on est malade, indépendamment des conditions météorologiques ; on court pour pour moins souffrir ; on court même quand on a des douleurs physiques comme des entorses», énumère le Dr Laurent Karila. Les raisons de cette dépendance au sport peuvent être multiples et se télescoper, comme dans une mêlée rugby : quête de la performance, culte du corps, anxiété, troubles du sommeil, troubles alimentaires, etc. «L'addiction au sport est, comme toute autre addiction, un processus comportemental multifactoriel. Elle dépend des gens, des réactions de chacun face à son environnement», précise le Dr Karila.

Un cercle vicieux
A l'arrivée, les conséquences de cette course autodestructrice deviennent bien visibles : aux douleurs physiques (entorses, fractures, etc), se plaquent les conséquences psychologiques : dépression, anxiété. Un effet boule de neige auquel se greffent souvent les dangers «addictologies» : recours aux produits dopants pour développer sa musculature ou améliorer ses performances ; drogues pour retrouver des sensations fortes.

Comment en sortir ?
Les bigorexiques n’ont pas toujours conscience de leur addiction jusqu’à ce qu’elle soit repérée par l’entourage ou à l’occasion d’une consultation médicale pour un autre problème (troubles du sommeil, dépression, trouble alimentaire, etc.). Quand elle est repérée, il est important d’en parler à son médecin traitant. Celui-ci va pouvoir rediriger vers un spécialiste des addictions comportementales. C’est là qu’intervient le Dr Karila. «Une personne addict est quelqu’un qui souffre. On va leur réapprendre à retrouver du plaisir en travaillant autour du thème du sport». Dans sa boîte à outils, le professionnel joue beaucoup sur les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) «pour modifier les schémas de pensée». «On va travailler à substituer la pensée «j’ai mal donc je fais du sport» par «j’ai mal, je fais autre chose que du sport», cite le spécialiste.
Le travail ne se limite pas à un médecin addictologue. Pour décrocher, l’accro au sport devra sûrement être suivi par d’autres professionnels comme un psychologue, un nutritionniste (en cas de troubles alimentaires), etc. Une «prise en charge intégrée» parfaitement compréhensible pour le Dr Karila : «On ne peut pas traiter les maladies avec une seule personne et un seul médicament».

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