Le Parlement jordanien a voté dimanche une motion pour interdire l'importation de gaz d'Israël, au lendemain d'une manifestation demandant l'annulation d'un accord gazier avec un «consortium américano-israélien», rapporté des médias.
La motion «interdit» au gouvernement «l'importation de gaz d'Israël» et «confie au gouvernement la tâche d'élaborer un projet de loi» en ce sens afin de le soumettre à l'approbation du Parlement. Selon un accord signé en septembre 2016, un «consortium américano-israélien» doit fournir du gaz à la Jordanie à partir d'un gisement en «Méditerranée orientale». L'accord porte sur 8,4 millions de mètres cubes de gaz par jour sur une période de 15 ans, avec une option de 1,4 million de mètres cubes supplémentaires, selon l'Américain Noble, principal partenaire du consortium. Vendredi, des centaines de Jordaniens ont manifesté dans le centre d'Amman pour demander l'abandon de cet accord gazier, dénonçant sur des pancartes «le gaz de l'ennemi» et «l'accord de la honte».
Le 1er janvier 2020, la National Electric Power Company of Jordan (Nepco) a annoncé «le début de la phase d'essai de l'importation de gaz naturel d'Israël».
Le gouvernement jordanien dit que l'accord en question va réduire de 600 millions de dollars par an la facture énergétique du royaume, confronté à des difficultés financières.
Selon la ministre de l'Energie Hala Zawati, un retrait de l'accord gazier coûterait ainsi 1,5 milliard de dollars à la Jordanie.
Le Parlement avait déjà demandé au gouvernement le retrait de l'accord en mars 2019.
Mais, en septembre, la Cour constitutionnelle avait statué qu'il ne nécessitait pas l'approbation du Parlement.