COMMERCE «Interdire l'importation des produits fabriqués localement sans compromettre les besoins des entreprises et des consommateurs»

Publié par DK NEWS le 19-01-2020, 17h25 | 20

Le Président de la République, M. Abdelmadjid  Tebboune, a recommandé au Gouvernement, lors du Conseil des ministres qu'il  a présidé samedi, l'interdiction d'importer les produits fabriqués  localement, tout en continuant à garantir le fonctionnement des entreprises  et les besoins essentiels des consommateurs.

M. Tebboune a ainsi recommandé la mise en place d'un guide statistique  pour promouvoir la production nationale avec l'interdiction d'importer les  produits fabriqués localement, dans l'objectif de protéger le produit  national et réduire la facture d'importation, selon le communiqué du  Conseil. 
Il a notamment souligné l'impératif de réduire la facture d'importation  des médicaments, en encourageant la production locale et en soumettant les  produits pharmaceutiques importés à la certification pour la protection de  la santé des citoyens. 
Mais les mesures de protection de la production nationale et de défense  commerciale «doivent être envisagées avec intelligence et dans le respect  des engagements commerciaux internationaux», a noté M. Tebboune. 
La création de laboratoires au niveau de tous les accès frontaliers, ports  et aéroports en collaboration avec le ministère de la Santé, en associant  l'université, en vue du renforcement des mécanismes de contrôle des  importations alimentaires selon les normes internationales, a été en outre  recommandée. 
D'autre part, le président Tebboune a donné des instructions pour la  création de zones franches avec les pays africains limitrophes, afin den  finir avec le fléau de la contrebande.  S'agissant des exportations, il a affirmé que la stratégie de promotion  des exportations hors hydrocarbures doit être «très vite mise en £uvre» en  étroite collaboration avec les départements ministériels concernés, tout en   soulignant que «l'importation doit être un complément à l'économie  nationale et non une alternative». 
 
 Commerce extérieur: faire une «évaluation rigoureuse» des accords  commerciaux 
Concernant  les accords commerciaux déjà conclus ou ceux encore en  discussion, M. Tebboune  a chargé l'exécutif de faire une «évaluation  rigoureuse et objective» de leurs effets sur l’économie nationale, tout en  soulignant que la politique du commerce extérieur doit faire l’objet de  mécanismes de concertation sectorielle plus renforcés. Lors de la réunion du Conseil, le ministre du Commerce, M. Kamel Rezig, a  présenté le bilan et les perspectives de relance et de développement de son  secteur. 
Rappelant le bilan de l’année 2019, il a dressé un état des activités de  contrôle, de régulation et d’organisation des marchés, notamment les  mesures d’éradication progressive des marchés informels, la réception de  deux (02) marchés de gros des fruits et légumes et de la poursuite de la  réalisation de six (6) autres marchés qui seront réceptionnés durant  l’année 2020. 
Au titre des perspectives de développement des activités du commerce  intérieur, le plan d’action prévoit une série de mesures portant,  notamment, sur l’amélioration des conditions d’organisation des marchés, la  généralisation du paiement électronique et la lutte contre toute forme de  gaspillage. 
En matière de commerce extérieur, il est fait état principalement de la  situation de la balance commerciale, des procédures d’encadrement des  importations et du développement des exportations hors hydrocarbures.  C’est ainsi qu’il est relevé la persistance en 2019 du déficit de la  balance commerciale, une baisse des importations et des exportations  respectivement de plus de 7,7% et près de 13%, alors que les exportations  hors hydrocarbures ont enregistré une réduction de près de 10%. S’agissant des perspectives de développement du commerce extérieur, le  plan d’action prévoit une série de mesures et de procédures pour la période  quinquennale 2020-2024.  
Il s’agit essentiellement de l’évaluation des accords commerciaux  internationaux et des relations commerciales bilatérales et multilatérales,  la rationalisation des importations, la protection du produit national et  l’encouragement des exportations hors hydrocarbures.