Etats-Unis Des scientifiques étudient des poussières d'étoiles vieilles de 7 milliards d'années dans une météorite

Publié par DK NEWS le 15-01-2020, 15h49 | 4

Il y a sept milliards d'années, avant  l'existence du Soleil, des étoiles sont nées. Deux milliards d'années plus  tard, elles sont mortes, et des poussières de ces étoiles, agrégées dans un  bloc, ont fini par tomber il y a 50 ans dans un village australien. 
Les scientifiques du Field Museum à Chicago possèdent depuis cinq  décennies un morceau de cette grosse météorite, tombée en septembre 1969 à  Murchison.  
C'est l'un des cailloux cosmiques les plus étudiés au monde par les  astrophysiciens et les «cosmochimistes», qui l'analysent sous tous les  angles en tant que capsule historique. En 1987, ils avaient découvert  dedans des micrograins d'un type inédit, sans doute présolaires, mais  qu'ils n'avaient pas pu dater. 
Récemment, le conservateur des météorites du musée, Philipp Heck, a  utilisé avec des collègues une méthode nouvelle pour dater ces micrograins,  formés de carbure de silicium, le premier minéral qui se forme quand une  étoile se refroidit. 
Pour distinguer les grains anciens des jeunes, les scientifiques ont  réduit en poudre un morceau de la météorite, puis ils ont dissous les  fragments dans de l'acide, une opération qui a fait apparaître les grains  présolaires, soit de plus de 4,6 milliards d'années. C'est comme brûler la meule de foin pour trouver l'aiguille, explique  Jennika Greer, l'étudiante coautrice de l'étude, parue lundi dans la revue  PNAS. 
Quand une poussière est dans l'espace, elle est exposée aux rayons  cosmiques, ce qui change lentement sa composition. Plus le grain a reçu de  rayons cosmiques, plus les éléments qui le composent changent... ce qui  permet de le dater. 
Alors que seuls 20 grains de cette météorite avaient  été datés par une autre méthode il y a dix ans, les chercheurs ont réussi à  dater 40 micrograins, dont la plupart avaient entre 4,6 et 4,9 milliards  d'années.  Ces âges correspondent au moment où les étoiles ont commencé à se  désagréger. Ce type d'étoiles ayant une durée de vie d'environ 2 à 2,5  milliards d'années, on remonte ainsi à 7 milliards d'années. 
La nouvelle datation par cette équipe confirme ainsi une théorie  astronomique qui prédisait un baby boom d'étoiles avant la formation de  notre Soleil, au lieu d'un rythme de naissances stellaires constant. «A une certaine époque, plus d'étoiles se sont formées qu'à la normale, et  à la fin de leur vie, elles ont commencé à produire des poussières», dit   Philipp Heck, cité par l'agence AFP. A charge maintenant d'utiliser la même méthode sur d'autres météorites,  mais selon Philipp Heck il y en a moins de cinq connues et suffisamment  grosses dans des collections pour livrer de tels secrets.