Musique Belle prestation, à Alger, de l'Ensemble «Safar» de musique andalouse

Publié par Dk News le 19-07-2019, 14h15 | 22

Le concert «Mon étoile», une mise en valeur du   patrimoine musical et littéraire algérien dans la nostalgie et le souvenir,   a été présenté mercredi soir à Alger, par l'Ensemble andalou «Safar»,   dirigé par le maestro Khalil Baba Ahmed, devant un public relativement   nombreux. 

Accueilli à l'Opéra d'Alger «Boualem-Bessaïh», le spectacle restitue la   tradition ancestrale, à travers un voyage onirique empreint de créativité,   invitant à une immersion dans la musique et la chanson algérienne d'antan,   permettant ainsi de redécouvrir la richesse du patrimoine culturel dans sa   diversité. 
Résultat d'un projet réunissant création musicale, chant, écrits   littéraires et poétiques, narration et spectacle visuel, «Mon étoile» est   le fruit d'une synergie entre les jeunes musiciens de l'Orchestre, issus de   différentes régions d'Algérie, qui ont réussi a créer autour de leur   directeur artistique un collectif au service de la Culture algérienne. 
Sur un scénario de Célia Zidelmal au violon, une musique signée par   l'Ensemble «Safar», quelques reprises de pionniers de la chanson algérienne   arrangées par Khalil Baba Ahmed, qui a également enrichit le rendu de la   soirée avec quelques unes de ses compositions, l'histoire de Nedjma, jeune   demoiselle au parcours prolifique plein d'enseignements, est brillamment   narrée par Fatma Zohra Hemmouche au «Oud» qui, par ailleurs, a assuré   l'adaptation du texte.    
Mettant en valeur le patrimoine dans toute sa splendeur, une quarantaine   de musiciens, venus essentiellement des trois grandes écoles de musique   andalouse, «El Ghernati» de Tlemcen, «Senaâ» d'Alger et le «Malouf» de   Constantine, ont exécuté une vingtaine de pièces, illustrant les quatre   chapitres de l'histoire de «Nedjma», passionnée d'art, d'histoire et de   littérature, qui voyagera de Tlemcen à Constantine, puis en Kabylie, avant   de finir à Alger. 
Le prétexte étant bien trouvé, le public a été embarqué, une centaine de   minutes durant, dans une belle randonnée, redécouvrant l'histoire de la   musique andalouse et du chant soufi avec ses poésies mythiques, à l'instar   de celles des Cheikhs, Bentriki et Bensahla, et d'habiller le premier   chapitre de vieilles images de l'ancien Tlemcen et rendre dans le genre   hawzi, notamment, les pièces, «Ana leghrib» et Ya Talla Behwak».  Dans un élan plein de nostalgie, la narration titille le souvenir et les   chapitres sont étalés sur l'air, interprété dans le mode «Raml el Maya»,   d'un «Krici» (introduction musicale des chants andalous appelés les   «Inqilebs»), dans des atmosphères solennelles, où la pénombre et les   bouffées de fumées ont renforcé le sentiment mélancolique qui a régné sur   la scène. 
Le public a pu apprécier entre autres pièces interprétées par les voix   présentes et étoffées de, Yacef Ait Meziane, Hind Benamara, Celia Zidelmal,   Fatma Zohra Hemmouche, Sanaa Boumehdiou et Anis Yefsah,  «A lemri» (?   miroir), «Tamaghra 'N'dal' Hocine», «As laâvits A ya Vahri», «Sobhan Allah   Yaltif», «Ach eddani n'khalto», «Khebbi serrek», ?ïb aâlik enti m'heniya»   et «Djet echta ou djaw leryah». 
Durant son périple, Nedjma, qui poursuivait des études en art et en   littérature, verra la musique andalouse évoluer simultanément avec son   parcours qui l'amènera à connaitre l'amour avec Smail, un jeune algérois   qu'elle a rencontré en Kabylie et avec lequel sa vision de la vie gagnera   en maturité pour devenir la «messagère de l'espoir, de l'amour et du   partage». 
L'assistance, vivant chaque instant du spectacle dans l'allégresse et la   volupté, s'est promenée sur les portées et les partitions d'un répertoire   prolifique plein de nostalgie et de couleurs, soumis aux bons soins de   Khalil Baba Ahmed qui, selon une de ses fans, apporte plus d'«ouverture et   de liberté dans les «formes qu'il propose» à la musique algérienne.  Soucieux de mettre en valeur ses musiciens, issus des masters- class qu'il   avait encadré lors du 13e Festivalgérie (18-25 décembre 2018), Khalil Baba   Ahmed a choisi de conclure avec une de ses compositions, aux variations   modales et rythmiques variées, puisées du terroir et qui offre une   possibilité d'interprétation d'istikhbars (introduction musicale) aux   instrumentistes, très applaudis par le public. 
Le concert «Mon étoile» de Khalil Baba Ahmed a été programmé pour une   représentation unique, par l'Opéra d'Alger, sous l'égide du ministère de la   Culture.