Mauritanie: Les Mauritaniens élisent samedi prochain leur président parmi 6 candidats en campagne

Publié par Dknews le 17-06-2019, 17h53 | 5

Les Mauritaniens se préparent à élire samedi prochain leur nouveau président, parmi six candidats en lice, qui succèdera au chef d'Etat sortant Mohamed ould Abdel Aziz, au pouvoir depuis près de 13 ans et qui ne peut plus se représenter au terme d'un second mandat.

Ce scrutin, dont la campagne électorale a débuté officiellement le 7 juin et prendra fin le 20 juin, devrait marquer la première passation de pouvoirs entre un président sortant et son successeur élu, dans ce pays désertique d'Afrique de l'Ouest, qui a connu de nombreux putschs entre 1978 à 2008.

Ancien général arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat en 2008, élu en 2009, puis réélu en 2014, Mohamed Ould Abdel Aziz ne peut en effet plus se représenter au terme de son second mandat qui s'achève en août. La liste définitive des candidats dans la course à la présidentielle a été adoptée par le Conseil constitutionnel mauritanien, dont celui du parti au pouvoir, Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed, un proche du président sortant.

Militaire de carrière entré dans l'armée en 1978, il est devenu chef d'état-major en 2008, avant un passage au gouvernement comme ministre de la Défense de novembre à mars 2018. Face à lui se présente notamment l'ancien chef de gouvernement de transition (2005-2007), Sidi Mohamed Ould Boubacar, soutenu par une coalition comprenant le parti islamiste Tewassoul, principale force d'opposition, et des petites formations dissoutes faute de résultats électoraux suffisants, issues de la majorité.

Arrivé en deuxième position, avec seulement quelque 9% des voix, lors de la présidentielle de 2014, boycottée par les principaux partis d'opposition, le militant antiesclavagiste Biram Ould Dah Ould Abeid est de nouveau candidat.

La liste comprend également Mohamed Ould Mouloud, chef du parti de l'Union des forces du progrès (UFP, gauche). Il est soutenu par l'opposition historique incarnée par Ahmed Ould Daddah, président du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), atteint par la limite d'âge (75 ans). Le Conseil constitutionnel a également validé les candidatures de Baba Hamidou Kane, candidat malheureux à la présidentielle de 2009 (moins de 2%) et journaliste, ainsi que celle d'un nouveau venu, Mohamed Lemine El-Mourteji El-Wavi, expert financier et haut fonctionnaire au Trésor mauritanien.

Pour ce scrutin, l’Union européenne (UE) n’enverra pas de mission d’observation mais deux experts seront présents.

La participation de l’Union africaine (UA) quant à elle, reste en suspens. C’est donc la société civile qui aura la charge d’observer la transparence des votes.

 

Les candidats font campagne de leur programme

Avant de terminer leur campagne jeudi à Nouakchott, les candidats ont sillonné le pays, en commençant par les régions pastorale de l'Est et agricole du Sud-Ouest, viviers convoités d'électeurs dans ce pays de 4,5 millions d'habitants.

A Nouakchott, la capitale, leurs partisans assurent l’animation tous les soirs dans les QG au rythme des chants et danses à la gloire de leurs leaders à la conquête du pouvoir.

Les prétendants ont promis une amélioration des conditions de vie, alors que la croissance économique, de 3,6% en 2018, continue sa reprise progressive tout en restant insuffisante comparée à la croissance démographique, selon la Banque mondiale. Au QG de l’ancien Premier ministre, Sidi Mohamed ould Boubacar, Med Lemine, a dit soutenir Sidi Mohamed ould Boubacar.

"Je vois en lui un homme d’espoir, d’avenir. Il pourra transformer ce pays et opérer des réformes, surtout dans l’enseignement ". De son côté, le candidat à la présidentielle mauritanienne Mohamed Ould Ghazouni, ex-chef d’état major des armées, a insisté lors d'un meeting sur le devoir de veiller aux populations pauvres. Il a promis aux électeurs la construction de "dix mille logements en faveurs des pauvres".

"Certains ne peuvent pas continuer à s’enrichir et à s’octroyer de voitures et de villas alors que les pauvres n’ont pas d'eau à boire ni de quoi manger", a-t-il dit.

"Les riches mettent beaucoup d’argent dans la scolarité de leurs enfants, mangent à leur faim et voyagent pendant que les pauvres ne peuvent pas assurer les frais de scolarité de leurs enfants", avait aussi dénoncé le candidat. La présidentielle se déroulera samedi 22 juin. En cas de second tour, celui-ci se tiendra le 6 juillet.