Les manifestants saluent les dernières décisions de la justice

Publié par Dknews le 14-06-2019, 18h06 | 18

Les manifestants n'ont pas dérogé à leurs habitudes en sortant massivement pour le 17ème vendredi consécutif des marches pacifiques à Alger, saluant les dernières décisions de la justice et réitérant leur refus au dialogue avec les symboles de l'ancien système.

Malgré un soleil de plomb, les manifestants, visiblement moins nombreux que la semaine passée, ont unanimement salué les dernières décisions de la justice, notamment après la mise en détention provisoire d'anciens hauts responsables du pays impliqués dans des affaires de corruption et d'abus de fonction, ont constaté des journalistes de l'APS.

Pour rappel, le juge d'instruction près la Cour suprême avait ordonné le placement en détention provisoire à la prison d'El Harrach des deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que l'ancien ministre des Travaux publics et du Commerce, Amara Benyounes, alors que l'ex-ministre des Travaux publics, Abdelghani Zaâlane, a été placé sous contrôle judiciaire.

Ces hauts responsables ont été auditionnés par le juge d'instruction près la Cour suprême dans des affaires de dilapidation des deniers publics, d'abus de fonction et d'octroi d'indus privilèges, ce qui a amené les manifestants à scander des slogans exigeant que tous ceux qui sont impliqués dans des affaires de corruption et de dilapidation des derniers publics soient jugés, citant ainsi l'ancien président de la République, Abdelaziz Bouteflika qui avait démissionné de son poste le 2 avril dernier sous la pression des manifestations populaires.

En ce sens, on pouvait lire sur les banderoles et pancartes : "Bienvenue à la prison d'El Harrach", "Pour le départ des autres B" (Bensalah, Bedoui et Bouchareb), "Poursuite en justice de tous les symboles du système", "Pour une commission indépendante de surveillance des élections", "Djeïch, chaâb khaoua khaoua" (Armée et peuple sont frères).

Les manifestants ont scandé aussi des slogans "remerciant la justice pour avoir incarcéré les membres de la bande", exprimant par la même occasion leur attachement à l'unité nationale, tout en réaffirmant que "la souveraineté appartient exclusivement au peuple". L'hymne des manifestants "Silmia, silmia" (Pacifique, pacifique) a été entonné en chœur, de même les chants patriotiques habituels pour réaffirmer leur amour et attachement à l'unité nationale.

Comme à l'accoutumée, les manifestants avaient commencé à se regrouper dès la matinée au niveau de la Grande-Poste, le boulevard Amirouche, l'avenue Pasteur, la Place Maurice Audin et au boulevard Zighout Youcef, où un dispositif sécuritaire a été déployé pour parer à tout débordement. Ils ont poursuivi leur marche vers la Place des Martyrs.

 

Gestes de solidarité et de convivialité

Cette journée de mobilisation a été marquée par des gestes de convivialité et de solidarité qui ont vu des citoyens distribuer gracieusement des bouteilles d'eau et des boissons aux manifestants pour se rafraichir et se désaltérer. Certains d'entre eux n'ont pas hésité se partager des sandwiches et des fruits.

Par ailleurs, l'accès au parvis de la Grande-Poste, lieu symbolique du Hirak, est resté bloqué pour le quatrième vendredi consécutif, de même que le tunnel de la Faculté et les voies menant vers le Palais du gouvernement pour parer à tout dérapage.

Les manifestants ont commencé à se disperser aux environs de 17h dans le calme, cédant ainsi la place aux jeunes bénévoles qui, dans un geste de civisme et de citoyenneté, ont procédé au nettoyage des lieux des manifestations.