Une virée thématique a été organisée à l’occasion du mois du patrimoine au site de l’antique «Rapidum», dans la commune de Djouab, Est de Médéa, au profit d’étudiants en archéologie et histoire de l’université Yahia Fares de Médéa pour une «immersion» dans les profondeurs de cette cité.
Initiée par la direction de la Culture, en collaboration avec le Centre national de recherches en archéologie et les instituts d’archéologie et d’histoire de l’université de Médéa, cette virée avait pour objectif de «reconstituer, à l’aide de plans et de cartes anciennes, une image de ce que fut cette ville, et d'essayer de l’imaginer telle qu’elle l’était, il y a plusieurs siècles de cela», a indiqué à l’APS le chef de service patrimoine à la direction locale de la culture, Mohamed Merbouche.
Le travail de reconstitution auquel se sont prêtés volontiers chercheurs et étudiants, a permis aux participants d’imaginer la conception et l’architecture de ce vestige historique, à travers une superposition entre les graphiques et les cartes du site avec ce qui reste de cette cité antique, a-t-il expliqué, ajoutant que cette reconstitution imaginative tend à faciliter l’identification des éléments clés de la cité (bâtisses, murailles, ruelles et voies de communication) de les localiser au milieu de des amas de blocs de pierres jonchés sur le sol et de disposer de points de repère pour se déplacer d’un endroit à un autre, comme le faisaient, autrefois, les habitants de cette cité romaine, fondée en l’an 122. Une démonstration d’une fouille «virtuelle» a été animée sur place par les chercheurs Kamel Medad, Kheira Ali Hamza et Mahfoud Kessar, du Centre national de recherches en archéologie (Cnra), et qui était destinée à apprendre aux jeunes étudiants comment explorer un site historique, collecter des indices ou des donnés susceptibles d’aider à mieux connaitre le lieu et son histoire, a-t-il fait savoir.
«Rapidum» fut édifié du temps de l’empereur Publius Aelius Hadrianus qui régna entre 117 et 138 de l'ère chrétienne.
La cité était à l’origine un camp militaire regroupant quelque 500 soldats, entre fantassins et cavaliers, avant de connaitre des transformations par la suite et devenir un grand centre urbain.
La cité était composée, à ses débuts, de trois quartiers occupés par des vétérans de la légion romaine et des autochtones romanisés, puis se développa rapidement, grâce au commerce et aux trocs, mais aussi pour des raisons de sécurité et de désire de fixation des gens, jusqu’à comptabiliser, entre l’an 167 et 250 après JC, pas moins de 8000 habitants, ce qui équivalait à une population des grandes villes côtières.
Suite à une décision de l’empereur Setimus Severus, la garnison militaire stationnée à «Rapidum» est déplacée vers «Altava», près de «Pomaria» (Tlemcen), marquant ainsi le début de déclin de la cité, qui se vida complètement de ses habitants à cause des guerres livrées par différents opposants à l’occupation romaine, entre 270 et 275 après J.C.