Alger La chanteuse Narjess mise à l'honneur par l’Onda

Publié par Dk News le 14-05-2019, 16h57 | 23

Un vibrant hommage a été rendu lundi soir à   Alger, à Narjess, icône de la chanson algéroise hawzie-chaâbie, par   l’Office national des droits d’auteurs et droits voisins (Onda), devant un   public relativement nombreux.

Annoncée comme «digne héritière de Fadhéla Dziria et Meriem Fekkaï»,   Narjess est apparue en tenue traditionnelle, sur la scène du Théâtre   national Mahieddine-Bachtarzi (Tna) sous les applaudissements et les   youyous d’un public qui s’est levé pour «accueillir son idole».  Rejoignant son siège à la première rangée, entre les directeurs, de l’Onda   Samy El Hocine Bencheikh et du Tna, Mohamed Yahiaoui, la grande chanteuse   algéroise a pu apprécier un programme d’une centaine de minutes, «taillé   sur mesure», de l’avis d’une spectatrice.

Un documentaire d’une dizaine de minutes, réalisé par le département   audio-visuel de l’Onda a été projeté, retraçant, avec des extraits de   chansons uniquement, le parcours artistique de Narjess depuis ses débuts et   ses premiers succès durant les années 1970, jusqu’à sa confirmation qui lui   vaudra le respect de tout le public algérien.

Une compilation de quatre CD, intitulé «Narjess chante Fadhéla Dziria et   Meriem Fekkaï», accompagnée d’un livret, produite par l’Onda, a ensuite été   présentée au public, avant de laisser la scène au jeune Orchestre, «Ahl El   Fen» dirigé par Nesrine Bourahla, également présidente de l'Association   culturelle éponyme de musique andalouse, de théâtre et de danses   traditionnelles.

Des chants hawzis et des M’dihs ont ensuite été rendus en deux parties,   par les seize jeunes instrumentistes de l'orchestre, dont huit musiciennes,   agrémentés de quelques danses algéroises exécutées simultanément par huit   danseurs, dont Inès Abdelli, Kamélia Laïhem, Nazim Nimour et le benjamin de   l’association, Abderrahmane, âgé de sept ans.

L’orchestre a entonné entre autres pièces, «Ladh’dha li chorb el âchiya»,   «Rachiq el ked», «El qalb bat sali», «Selli houmoumek», «Ah ya bellaredj»,   «Rimoun Ramatni», «Ya qalbi khelli el hal», «Kahl el âïn em’deble echfar»,   «Ya lawn el âssel», «Hanina haninaya», «Sifet ech’chem’â wel kendil» et   «?chqi wegh’rami».

La beauté des variations modales et rythmiques du hawzi algérois a mis en   valeur les voix présentes et étoffées de, Hind, Chakir, Melissa, Meriem,   Hani, Abdelghafour et le jeu juste et régulier du jeune percussionniste   (Drabki), Achraf Leghraâ (14 ans), «promis à une belle carrière», selon un   amateur de cette musique savante.

L'orchestre de l'association créée en 2016, qui a sorti un an   après,»Kisset salaf» (histoire d'une relève), un album de reprises de   chansons du patrimoine andalou, a été très applaudi par le public qui a   pris part à une belle randonnée onirique, savourant dans la joie et la   délectation tous les moments de la cérémonie.  Conviée à rejoindre la scène, à l’issue de la cérémonie, Narjess a   qualifié les jeunes de l’orchestre «Ahl El Fen» de «belle relève» et de   «garants du futur» de la musique andalouse, avant de voir le directeur   général de l’Onda lui remettre le Trophée honorifique de l’office, sous les   applaudissements du public.

Pour le plaisir de ses nombreux admirateurs, dont plusieurs comédiennes et   acteurs de cinéma qui ont fait le déplacement et qui l’ont sollicitée,   Narjess a entonné, «Ya men bi el awzar», «Salet aâla Mohammed» et ?chqi   wegh’rami», sous les youyous nourris des femmes présentes.  Originaire de la ville de Cherchell et issue d’une famille conservatrice,   Nardjess, Nadia Bouchama de son vrai nom, a débuté dans une chorale   polyphonique, pour qu’en 1973, elle s’essaye à l’émission radiophonique,   «Alhan oua chabab» qu’elle retentera avec succès, une année plus tard à la   télévision.  Ses premières expériences s’avérant concluantes, Narjess intègre   l’Institut national de musique où elle passera deux ans, jusqu’à la fin   1974, date à laquelle elle participera, avec la chanson «Sifet el chemaâ   wel kendil», à une opérette de Mohamed Hilmi, qui la révélera au public et   qui l’emmenèra à enregistrer son deuxième album, sous le titre de, «Aîni   chakat maa kalbi».

En 1975, elle est sollicitée pour l’inauguration du Casif, Théâtre à ciel   ouvert de Sidi Fredj, et sort l’album «?ddet ad’mouâï», pour enchaîner   ensuite, les enregistrements à la Radio et Télévision algériennes.  La cérémonie de mise à l’honneur de Narjess a été organisée par l’Onda, en   collaboration avec le Tna.