Histoire

France-Algérie Une plaque commémorative à Paris en hommage à l'anticolonialiste Henri Curiel

Publié par Dk News le 27-04-2019, 15h01 | 38
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Une plaque commémorative en hommage à l'anticolonialiste Henri Curiel, assassiné le 4 mai 1978, a été dévoilée jeudi lors d'une cérémonie dans le 5e arrondissement à Paris Quarante et un ans après l'assassinat de ce porteur de valise de la guerre de libération nationale, le secret-défense constitue l'obstacle «majeur» à la vérité, malgré la réouverture de l'enquête le 9 janvier 2018.

«Henri Curiel, né le 13 septembre 1914 au Caire (Egypte), assassiné à Paris, 4 rue Rollin, le 4 mai 1978, victime de son engagement anticolonialiste et de ses idéaux de paix», est écrit sur la plaque érigée à quelques mètres du lieu de son assassinat.

La cérémonie s'est déroulée en présence des élus locaux, des membres de la famille et proches d'Henri Curiel, de membres de l'ambassade d'Algérie en France, de l'ancien ministre des Affaires étrangères, Lakhdar Brahimi, et de nombreux intellectuels et historiens.

Le Conseil de Paris avait approuvé, le 16 novembre 2018 la proposition de la Maire de Paris, Anne Hidalgo, tendant à l’apposition d’une plaque commémorative en hommage à Curiel au niveau de l’escalier qui dans la rue Rollin donne accès à la place Benjamin Fondane (5e), rappelle-t-on.

Au cours de la cérémonie, le fils de Curiel, à savoir le journaliste Alain Gresh, a retracé dans son intervention le combat de son père pour l'effondrement du système colonial qui constitue, selon lui, «une partie importante de sa vie». Pour lui, l'assassinat d'Henri Curiel, qui faisait partie du réseau Jeanson des porteurs de valises pour le Front de libération nationale (FLN), reste un «dossier ouvert» parce qu'«on n'a pas encore arrêté les coupables et la justice ne l'a pas fait non plus». «Le dossier est heurté à une habitude bien française qui est le secret défense comme la dizaine d'affaires», a-t-il rappelé.

Alain Gresh a indiqué que les coupables sont connus, mais le secret défense empêche la justice de regarder du côté du général Aussaresses, un bourreau de la guerre de libération nationale, et du président Valéry Giscard d’Estaing, un militant de «l'Algérie française», soulignant que ce serait une première qu'un ancien président français soit auditionné par la justice pour une affaire d'assassinat, d'un «crime politique».

Se saisissant de l'affaire de l'assassinat de Curiel, la justice française a décidé, quatorze ans après en 1992, d'un non-lieu. Rouverte en 2009, l'affaire a été à nouveau classée. Le 9 janvier 2018, le dossier a été ouvert, pour la 3e fois, et confié à la juge d'instruction Laurence Lazerges.

L'avocat William Bourdon, militant des droits de l'homme, qui défend depuis une dizaine d'années la famille Curiel, avait indiqué lors d'une rencontre à Paris que la détermination était «totale» pour faire émerger la vérité sur cet assassinat et démasquer les donneurs d'ordre ou ceux qui ont laissé faire et les assassins, rappelant que l'ouverture d'une nouvelle information judiciaire a été possible grâce au témoignage posthume d’un ancien mercenaire, René Resciniti de Says, dans «Le roman vrai d’un fasciste français», paru en 2015, trois ans après la mort de l’intéressé. L'auteur raconte avoir fait partie du commando chargé d’éliminer Henri Curiel, indiquant que l’ordre était venu de Pierre Debizet, alors chef du service d’action civique (SAC), sorte de police parallèle au service du parti gaulliste.

Pour cet avocat, dans l'assassinat d'Henri Curiel, un des artisans, avec Mehdi Ben Barka, de la Tricontinentale, qui était aux côtés des militants sud-africains anti-apartheid et un médiateur du conflit israélo-palestinien, il y a toutes les apparences d'un «crime d'Etat».

C'est ce qui laisse dire à certains qu'à l'époque du président Giscard d'Estaing, il existait un groupe de lutte contre les mouvements communistes en Afrique, constitué de la France, des Etats-Unis, d'Afrique du Sud et du Maroc.

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