Pologne: L'opposition forme une coalition pour les élections européennes

Publié par DK News le 24-02-2019, 16h09 | 56

Cinq partis d'opposition polonaise ont constitué dimanche une Coalition européenne (KE), pour faire face aux conservateurs nationalistes au pouvoir lors des prochaines élections européennes en mai, ont rapporté des médias locaux.

«Nous formons la Coalition européenne pour défendre la Pologne contre les forces anti-européennes, contre ceux qui affaiblissent et détruisent la position polonaise au sein de l'Union européenne», a déclaré Grzegorz Schetyna, le président de la Plateforme civique (PO), principal parti d'opposition au Parlement.

Venus de différents bords politiques, «nous rendrons impossible qu'on sorte la Pologne de l'Union européenne», lit-on dans la déclaration signée par la PO, le Parti paysan traditionnel (PSL), les libéraux de Nowoczesna (Moderne), les socio-démocrates du SLD et les Verts.

Ces partis ont souvent accusé les conservateurs de conduire la Pologne vers un «Polexit».

Au pouvoir depuis 2015, le parti Droit et Justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski rejette ces accusations, tout en introduisant des réformes controversées, notamment dans le domaine de la justice, qui ont poussé Bruxelles à évoquer un danger pour le respect de l'Etat de droit en Pologne. Dans les sondages récents, le PiS et les partis qui ont décidé de former la Coalition européenne ont été crédités chacun du soutien de près de quarante pour cent des Polonais, devant le parti progressiste Le Printemps jouissant d'un soutien d'environ 10% des électeurs et le parti antisystème Kukiz (environ 7%).

Samedi, les conservateurs ont annoncé une série de dépenses sociales généreuses, totalisant jusqu'à 9,5 milliards d'euros par an, qui doivent entrer en vigueur avant même les prochaines élections européennes en mai et les législatives d'automne.

Ils ont proposé notamment une allocation mensuelle de 500 zlotys (110 EUR) pour chaque enfant, une exonération de l'impôt sur le revenu des particuliers pour tout salarié de moins de 26 ans et un «treizième mois de retraite» de 1.100 zlotys versé dès le 1er mars, ainsi qu'une baisse des coûts du travail et le développement rapide du réseau des transports en commun routiers.

Un vaste programme de promesses sociales et économiques, accompagné du recours à des arguments xénophobes, nationalistes et eurosceptiques avait assuré au PiS en 2015 la totalité du pouvoir législatif et exécutif en Pologne, à l'issue des élections présidentielle et législatives.